Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
我 喜欢 中国 北京 !!!!!
30 octobre 2006

Le 30/10/06 Retour sur ce week-end. On part Jeudi

Le 30/10/06
Retour sur ce week-end.
On part Jeudi soir pour la gare de l’Ouest, Angélique est finalement du voyage. Angélique achète un billet « debout » en passant par un intermédiaire louche qui prend une grosse commission, en fait il n’y avait pas besoin de passer par ce type mais ça on ne savait pas. On fait la découverte des couchettes dures, et c’est la grande classe, c’est aussi mou que des couchettes molles (il y a juste moins de place que dans la classe couchettes molles), Angélique arrive à s’incruster dans la voiture des couchettes et à nous rejoindre, elle partage sa couchette avec Arnaud, le train part à 23h30 et je me réveille 5h plus tard à notre arrivée à Datong, je n’ai jamais aussi bien dormi dans un train !
Une fois à Datong, on recherche un hôtel, on se fait abordé comme toujours par un type qui a quelque chose à nous proposer, c’est vraiment pas cher, pas le grand confort non plus, ça pue très fort le chinois qui a transpiré dans la chambre qu’il nous fait visiter. A peine avait-on fini de marchander le prix de la chambre, nous voilà de nouveau à marchander le transport en taxi pour la journée. Je crois qu’on s’en sort pas mal, on est à 5 dans un taxi à quatre places, c’est serré derrière…
Vendredi matin, on décide donc d’aller aux grottes du Yungang. Le soleil se lève tout juste, la ville se réveille doucement, l’air est extrêmement pollué, Datong est une des villes les plus polluées de Chine, ville minière, ville de charbon, ville industrielle qui pue. On voit des colonnes de fumées sortant d’immenses usines, de centrales. Datong fait triste, déprimante, les routes sont complètement défoncées, tout est crade, gris, recouvert de poussières de charbon. On croise de nombreux triporteurs, des charrettes tirées par des mulets, des gros camions qui puent, des vaches qui font le trottoir, attachées à un poteau électrique, des chiens gris qui ressemblent à des balais serpillière. Notre chauffeur est anormalement prudent sur la route, il met sa ceinture de sécurité, une première en Chine, d’habitude c’est une offense au chauffeur si on met sa ceinture car ça veut dire qu’on n’a pas confiance en lui. Il roule très doucement, freine au moindre piéton ou voiture qu’il croise au lieu d’accélérer en klaxonnant. Il est aussi muet, impossible de communiquer avec lui, même en Chinois, impossible d’écouter de la musique, la seule cassette qu’il a est une cassette d’explication du manuel d’utilisation de sa Citroën (très populaires les Citroëns ici, sont vraiment cons ces chinois…)
On arrive aux grottes de Yungang, c’est vraiment magnifique, c’est très impressionnant : d’immenses Bouddhas sculptés dans la roche, ce sont les seuls qui restent depuis la destruction par les Talibans en Afghanistan de grottes similaires. Un bouddha de 17 mètres dans une grotte ça en jette ! L’intérieur de chaque grotte est magique, les parois sont entièrement sculptées de bas-relief et de niches, des minis bouddhas à l’infini. C’est très impressionnant !
Après cette première visite qui nous a emballés, on se dirige vers le monastère Xuankong si, la route est très belle, on peut apercevoir des villages troglodytes qui forment comme un réseau de galeries souterraines subitement mises à nues, quelques cultures de maïs, des pâturages, la terre ne semble pas très fertile, les épis de maïs jaunis, desséchés et noircis par le charbon ne donnent pas trop envie de manger du maïs dans le coin. Xuankong si est un monastère suspendu dans la montagne, on se demande comment ce monastère peut tenir dans les airs ainsi, comment on au l’idée et comment on a pu construire un tel monastère sur une paroi montagneuse au milieu de nulle part. Et quand on monte dedans il vaut mieux ne pas avoir le vertige et avoir confiance en les minces piliers de bois qui supportent le monastère. Très impressionnant aussi. Ensuite on se fait prendre comme des pigeons, on nous demande de payer pour monter on ne sait où dans la montagne. On paye, en fait il n’y a pas grand-chose à voir, juste un barrage abandonné, et puis une belle vue quand même sur la montagne. On monte jusqu’à un pavillon recouvert de sinogrammes en graffitis, on en rajoute à notre tour pour laisser une trace de notre passage.
Le soir, on va dans le quartier le plus animé de Datong, et on ne peut pas dire que c’est la grande fête, à peine quelques marchands dans la rue qui vendent des DVD, des stands de fête foraine où on peut gagner des peluches, pas tant de restos d’ouvert. Pour une ville de plus de trois millions d’habitants, le quartier le plus animé est assez vide et finalement assez triste, ils doivent déprimer dans cette ville ! Puisqu’il n’y a rien à faire dans cette ville le soir, on retourne à notre hôtel après à avoir essayé de se renseigner sur les bus qui partent pour le Wutaï shan. On fait quelques parties de jungle speed, puis on se lance dans « un psychopathe », Anaelle puis Arnaud sont les cobayes. Je m’endors avec les écouteurs du Ipod de Fanette dans les oreilles, notre seul réveil en état de marche.
Samedi : Réveil à 4h15 ! Angélique et Arnaud nous quittent, pas de wutai shan pour eux. On se réveille tôt car on doit se rendre à la gare routière et trouver un bus pour le wutaï shan, certains (souvent des chauffeurs de taxi qui pensent à leur business) nous disent qu’il n’y en a pas, d’autres disent qu’il part entre 6h30 et 8h, bref on ne sait pas trop quoi s’attendre alors on part tôt ! Résultat, la gare routière est complètement déserte à notre arrivée, il fait très froid alors on erre dans la ville pour se réchauffer et tuer le temps, les seuls personnes qu’on croise sont des fantômes qui balayent et remuent la poussière dans la rue, des paysans sur leur charrette, des taxis qui se dirigent vers la gare ferroviaire pour accueillir les passagers du train en provenance de Beijing. Ca fait toujours bizarre une ville déserte, des grandes avenues silencieuses, surtout dans une ville de plusieurs millions d’habitants. On se pose dans une gargote à côté de la gare autour d’un poele pour se réchauffer. Petit dej chinois : des œufs cuits dans du thé, et puis des beignets qui baignent dans l’huile. Un chauffeur de taxi nous a repéré, se renseigne sur notre destination, et c’est parti pour plus d’une heure de marchandage en chinois pour qu’il nous emmène à Yingxian à la pagode en bois, puis à Taihuai dans le wutai shan. Ce n’est pas toujours facile de se comprendre en chinois alors ça prend du temps de marchander, on écrit sur un bout de papier, on répète plusieurs fois la même chose. On n’est pas pressés, alors on prolonge la négociation, on simule à plusieurs reprises la rupture des négociations, plusieurs « last price » de chaque côté.
Finalement on part avec lui, on passe donc par Yingxian, la lumière matinale est très belle, il fait super beau. On visite la pagode en bois, on fait l’ouverture (il est 8h), on assiste à l’ouverture des temples, la préparation des différentes salles, l’approvisionnement en encens. On prend ensuite la direction des montagnes du Wutaï Shan, la route est magnifique, d’abord la masse des montagnes qui apparaît au loin comme un paysage d’aquarelle, et puis les paysages montagneux qu’on découvre à chaque col, à chaque tournant, les cultures en terrasse, les petits villages perdus dans la montagne, c’est bien joli tout ça.
On arrive au Wutaï Shan, au village de Taihuai, il faut payer un droit d’entrée dans le village, on paye aussi pour notre chauffeur. Ce dernier nous amène chez un flic qui possède aussi un hôtel et qui peut nous procurer des billets de train, un flic qui a l’air bien corrompu, il crie quand il parle, il parle vite alors c’est tendu de comprendre son chinois, on galère pas mal à se faire comprendre sur les horaires de train, de bus pour aller à la gare, de taxi, on commenceà marchander les tarifs, ça piétine, il nous amène chez quelqu’un sensé parler anglais dans le village, il n’y a personne. Le type nous épuise, on décide de se casser et d’aller chercher une auberge indiquée dans mon guide, on demande notre chemin, personne pour nous indiquer la bonne direction, on abandonne de trouver cette auberge introuvable, on rentre dans un resto, les prix sont anormalement élevés, on lui fait comprendre que c’est trop cher, que ce sont des prix pour touristes, il commence à baisser les prix, c’en est trop, on vient de passer notre matinée à galérer à communiquer en Chinois, à marchander, et maintenant il faudrait marchander notre repas, alors on se casse à la recherche d’un autre resto. Après avoir mangé dans un resto aux prix convenables, on repart à la recherche d’un hôtel, on se fait aborder dans la rue par une fille qui parle anglais, le bonheur ! Elle a un hôtel, c’est tout à fait correct, pas cher, on marchande pour la forme, et puis elle parle anglais alors c’est tout bon ! En fait c’est la prof d’anglais du village (elle parle correctement mais c’est la première fois que je parle anglais mieux qu’une prof d’anglais, elle comprenait pas tout la prof !), elle a 24 ans, elle est adorable avec nous.
Après un petit détour à la gare routière, on entame enfin la visite de Taihuai, après 4h de pérégrinations et de galères chinoises. Alors Taihuai est un village du wutai shan, perdu dans les montagnes, constitué en très large partie de temples, de lamaseries, de monastères, c’est un lieu de pèlerinage important dans le bouddhisme, sur les 5000 habitants, il y a 2000 moines bouddhistes, le reste de la population étant constitué de marchands de produits dérivés du bouddhisme (statues de Bouddha, de cochons, des dagobas miniatures, colliers de perles avec lesquels ils prient, ça doit avoir un nom, l’encens, les coquilles de noix…), de restaurateurs, hôteliers, de paysans, de chauffeurs de taxi et de bus, et d’une prof d’anglais. Si bien qu’on croise en permanence dans la rue des moines, ça fait bizarre au début, puis on s’y fait. Il y en a des vieux, des jeunes, des femmes aussi au crâne rasé, leurs tenues diffèrent (je crois qu’il y a deux bouddhismes représentés au Wutaishan, et puis ptet qu’il y a une question de grades comme dans l’Eglise, j’y connais vraiment rien en bouddhisme ! C’est triste quand même, on passe notre temps dans des temples mais je ne reconnais aucune divinité, toutes les histoires liées à chaque lieu et divinité) Pour une fois les temples qu’on visite ne sont pas quasi vides, ce ne sont pas seulement des sites touristiques mais des lieux habités par de nombreux moines, on devine leurs appartements dans les monastères, on a pu assister le soir aussi à une prière tout en musique, percussions, cloches. Il y a peu de touristes, une seule occidentale (francophone de surcroît) croisée. On visite trois ou quatre temples dans l’après-midi, on surprend le quotidien des moines, c’est sympa. Resto le soir, Fanette et Anaelle se prennent du pop corn radioactif, puis au lit, il fait très très froid, on est en dessous le zéro sûrement, pas de chauffage dans la chambre, je dors avec deux tee-shirt à manche longue, pull, deux grosses couettes, une couverture, bref le maximum que je pouvais et ça passe. Je suis naze, on s’endort à 20h30, un rythme de folie, presque de moine sauf qu’eux se lèvent dès trois heures pour prier.

Dimanche : Nous nous réveillons un peu plus tard, à 6h15. Il fait très froid ! On prend un petit dèj dans une gargotte, même beignets à l’huile que la veille. On grimpe un flanc de la montagne pour joindre un autre monastère, interminable escalier. Des pèlerins prient et s’agenouillent à chaque marche, ou toutes les trois marches pour les moins courageux, le front noirci à force de toucher la roche, un vrai chemin de croix. Il y a des petits drapeaux un peu partout sur le flanc de la montagne, des cadenas qui enferment les prières des pèlerins. Le soleil se lève au fur et à mesure de notre ascension et éclaire progressivement les montagnes du Wutaishan.
Une fois arrivé en haut, il faut redescendre pour prendre un bus pour Sahe où se trouve la gare ferroviaire. Dans le bus on fait connaissance avec un moine de 16 ans, il marche avec une canne car il a le pied complètement pourri, un énorme trou, on a cru comprendre qu’il allait à Pékin pour se faire soigner. Il est très sale, nous sourie tout le temps même quand il nous montre son pied, il se déplace avec toutes ses affaires personnelles dans un immense sac. On va manger ensemble, dans un « resto » improvisé dans la rue, une bâche, une table, des baguettes, un feu, des nouilles et on a un resto. Impossible de comprendre sa réponse quand on lui demande comment il s’appelle, alors comme avec son chapeau il ressemble à Chang, le pote de Tintin au Pérou, on décide qu’il s’appelle Chang. A la gare, tout le monde se fout ouvertement de sa gueule, le dévisage, encore plus que nous, c’est dire, encore plus une bête de cirque que des « faces roses » (= des occidentaux) ! Il est ptet un peu simple d’esprit notre pote, mais il est très gentil ! Les chinois semblent avoir honte de ce plouk, de ce campagnard arriéré, de cette Chine pauvre des montagnes. Mais nous c’est notre pote, on est un peu le clan des rejetés, des marginaux, alors on se soutient entre marginaux ! Dans le train les gens se moquent encore plus de lui, ça devient malsain, on se défoule en les insultant en français, ils comprennent pas mais ça défoule, surtout sur celle avec son béret blanc, le pervers qui mate Anaelle, la femme du pervers qui a des bourlets plus gros que ses seins. On est en siège dur, 8h de trajets, le train est très crade, des graines de tournesol, de la cendre des cigarettes partout par terre. Notre voisine en face n’est pas très bavarde. Je fais l’animation dans le train en essayant de refermer la vitre bloquée, en me prenant l’immense sac de Chang sur la gueule…On s’arrête dans de nombreuses gares, nos voisins changent, les deux militaires, le type qui lit notre manuel de chinois, le vendeur de chaussettes qui prouve la très grande résistance de ses chaussettes en faisant toutes sortes d’acrobaties, celles qui vendent des bijoux, celle qui passe avec son chariot de bouffe… A chaque tunnel qu’on traverse, le train se remplit de poussières noires, ça prend aux narines et à la gorge au début, puis on s’y fait à ça aussi, certains portent des masques pour respirer dans le train. On devient crasseux, on noircit à vue d’œil : nos vêtements deviennent noirs, notre peau devient toute crasseuse, les chinois passent un mouchoir dans leurs narines, il ressort entièrement noir, ce qui nous laisse à réfléchir sur l’état de nos poumons à la fin du voyage. On mange une soupe instantanée dans le train, il y a un poêle dans le train qui chauffe de l’eau.
On quitte notre pote Chang, on lui laisse un peu d’argent, je me demande bien ce qu’il va devenir tout seul à Pékin, il n’a sûrement pas les moyens de se faire soigner, il va sans doute mendier dans les rues, c’est fou comme il fait tâche à Beijing, c’est un intrus dans ce hall de gare moderne parmi tous ces pékinois bien propres sur eux, un intrus dans la Chine moderne.

Publicité
Publicité
Commentaires
A
je suis avec Tatie nous avons lu quelques pages, bon courage à bientôt
我 喜欢 中国 北京 !!!!!
Publicité
Publicité