Le 7/10 Retour de Chengde. C’était trop bien,

Le 7/10

Retour de Chengde. C’était trop bien, petit séjour à la campagne loin du bruit et de la folie pékinoise, Chengde est un « village » de 300 000 habitants,et oui en Chine 300 000 habitants c’est un village… J’ai vraiment apprécié le calme des temples lamaïques et des parcs impériaux.

Retour sur ces quelques jours :

Jeudi :

Lever 5h. Difficile. Je n’ai pas dormi de la nuit, j’ai été bouffé par les moustiques  une fois encore, impossible de fermer l’œil, c’est insupportable.

Direction la gare, la gare de Pékin a la classe, on se repère facilement et on trouve aisément notre train. A l’intérieur ça va globalement, ça pue bien sûr mais c’est plus confortable que à quoi on s’attendait. Ici on a le choix entre « siège dur » et siège mou », il ne restait plus que des sièges durs alors on redoutait un peu ce qu’on allait avoir mais finalement ça va. Le voyage en train dure quatre heures, et le manque de confort se fait sentir quand même, on a vite mal au dos. Par moments il y a de la musique dans le train, on est très souvent dérangés par divers contrôleurs, marchands de nourriture, de livres… Beaucoup de personnes mangent pendant le voyage, les odeurs ne sont pas toujours très agréables. Je passe le temps en lisant les guides touristiques, on joue au tarot, trou du’c, au poker Patrick Bruel. Les paysages sont sympas, on traverse la campagne chinoise, on passe pas loin de la muraille de Chine, beaucoup de montagnes…

Arrivée à Chengde, on va pour prendre notre billet retour (qu’on ne pouvait pas prendre à Pékin, les aller-retour ici ça ne se fait pas), et on nous répond « mei you », il n’y a plus de places avant lundi ou mardi, on est coincés à Chengde ! On est tout de suite abordés par une meuf très maquillée au jogging blanc qui nous vend au noir des billets pour pékin. C’était ça ou l’option rentrer en bus. On prend ces billets de train, ils ont l’air clean. A peine les billets achetés, elle nous harcèle pour aller dans un hôtel, impossible de s’en détacher, elle insiste, nous colle, on va se réfugier dans un resto. Au resto, très grosse galère pour se faire comprendre, pour commander, tout est en chinois, pas de photos, personne ne parle anglais, on arrive à leur faire comprendre qu’on veut des crevettes, du poulet et du porc. Les serveuses trouvent ça très drôle. Après une heure au resto, on sort et qui nous a gentiment attendu dehors pendant ce temps ? La fille au jogging blanc. Bon on avait l’intention d’aller dans l’hôtel qu’elle nous indique, alors on la suit. On prend deux chambres de quatre lits, c’est très basique comme confort, pas très propre, des trous dans le mur d’où sortent des fils électriques assez louches. La fille au jogging prend sa commission, et nous harcèle maintenant pour qu’elle nous accompagne dans les visites, bon ça va durer un temps mais elle finira par nous laisser.

On part ensuite à la recherche d’une banque qui échange des dollars. Anaelle et Arnaud, surtout Anaelle qui a tout plein de dettes, doivent échanger du fric de toute urgence. On tourne un peu en rond, ils sont renvoyés d’une banque à une autre, impossible de faire du change, les dettes d’Anaelle vont continuer à s’accumuler…

On part au petit Potala, temple lamaique de type tibétain. C’est le temple qui a servi de modèle au palais de Lhassa. C’est trop beau, c’est un peu comme si on était au Tibet, à défaut d’y aller effectivement, les fanions, les prières et les tissus accrochés un peu partout dans les arbres, au toit des temples… Les pagodes, les fausses fenêtres trapézoïdales sur les murs rouges, les moines boudhistes, l’encens, les offrandes… Le temple est magnifique, le soleil se couche, la lumière est magnifique, c’est magique, vue sur les montagnes. On se pose tout en haut, ambiance presque mystique…

J’ai adoré 19/20 sur l’échelle de Julia.

Ensuite on retourne au centre de Chengde, on se pose près d’un étrange moulin dont je n’ai pas réussi à élucider le mystère de son fonctionnement. On va manger au resto, très très grosse galère pour commander, la plus grosse depuis le début, les serveuses trouvent ça très drôle bien sûr, là il n’y a même pas de cartes, je finis par faire le poulet devant elles pour comprendre qu’on veut du poulet notamment. On mange que des grillades, des brochettes dans ce resto, à part les morceaux d’os et de peaux de poulet c’était très bon.

On traîne ensuite dans les rues de Changde, et là ça part en vrille, délire énorme orchestré par Ano et Arnaud qui sont en très grande forme. Bon je ne vais pas retranscrire tout ce qui a été dit en détail (ça risquerait de choquer…), mais certains de l’Edhec ont pris très cher et c’était assez sale. En gros c'était "est ce que tu préfererais faire un truc dégueu avec quelqu'un de très dégueu ou quelquechose d'encore plus dégueu avec quelqu'un d'autre?" Voila c'est très fin, très classe, très mature mais on dirait pas comme ça mais ça nous a fait toute la soirée et on a bien ri. Un grand merci à Donia, Pierre Chaix, la fosse septique, frisouille, Edith…

Petite pause au KFC pour aller aux toilettes, les toilettes de l’hotel sont très très crades et dégagent une odeur très repoussante. La soirée se poursuit dans la chambre, le délire continue, toujours aussi sale, on fait le tour des blagues aussi avec le privilège de connaître la blague la plus dégueu d’Arnaud. Bon vu que j’ai pas dormi la veille, je m’endors assez vite et donc je ne suis pas en mesure de relater l’intégralité de cette soirée fort sympathique.

Vendredi :

Réveil 8h. Je suis réveillé par le bruit de la rue : les klaxons, la sonnerie du passage à niveaux, les conversations des passants, la voix criante d’une marchande dans un mégaphone…

Tentative d’Anaelle pour retirer de l’argent. Echec. Dettes.

On part visiter le parc impérial. Arnaud, Ano et Romain prennent le train de 14h or comme ils n’ont pas l’intention de payer 90Y (9€) pour rentrer dans un parc qui demande plus d’une journée à visiter, on se sépare là. Et oui ces trois citadins ne peuvent pas vivre loin de la ville et des connections Internet, à la campagne plus de deux jours.

Bon moi je reste à Chengde et je vais au parc impérial. C’est immense et trop beau, c’est en gros la maison de vacances des empereurs, et les différents empereurs ont essayé de recréer sur plusieurs hectares les différents paysages de Chine : les lacs, la steppe, la forêt… C’est génial, on passe d’une île à une autre, d’un lac à un autre, d’un temple à un pavillon, on marche beaucoup. A 17h, on croit en avoir fait le tour mais on regarde sur une carte et on réalise qu’en fait on a fait qu’un quart du truc, toute une partie du parc se prolonge dans les montagnes sur des kilomètres. On se décide à marcher encore un peu dans la montagne en direction d’un temple, finalement on va marcher très très longtemps, les jambes sont épuisées, pour atteindre un malheureux pavillon ridicule qui donne vue sur les montagnes et les nuages (ça tombe bien, son nom est « le pavillon pour voir les montagnes et les nuages »), on n’a pas croisé de temple. Mais erreur ! En fait ce n’est qu’au retour qu’on va réaliser qu’on est bien passé devant le « temple » qui n’est pas vraiment un temple mais seulement des ruines toutes pourries. En fait la carte montrait une reconstitution du temple…Tricheurs ! Arnaqueurs ! Bon sinon la balade dans la forêt est très sympa, ça sent l’automne, on croise de nombreuses biches chinoises (elles ont un derrière étrange qui ressemble à une tête de lion), on a failli se faire embrocher par un cerf qui pourchassait un autre cerf qui avait dû rentrer dans son territoire, côté faune on croise aussi des faisans, des oiseux qui ont de très longues plumes… On est crevé à la fin de la journée, on rentre dans un resto, ici on sert des soupes. Je découvre ainsi la fondue chinoise : On a au milieu de la table un bouillon de soupe parfumé de plein d’épices et légumes dont j’ignorais l’existence, et on trempe dans ce bouillon différents légumes, viandes, poissons… Alors nous on ne connaît pas trop, alors on essaie les calamars, les racines de lotus, des fines (très fines) tranches de poulet, et des boulettes de mouton (ça c’est vraiment pas bon).

On est nazes, on rentre à l’hotel, il y a les autres français, ils sont de HEC et de l’ESCP et étudient à Shanghai, assez péteux, un peu cons et très parisiens. On se pose dans la chambre puis on repart dans les rues de Chengde à la recherche d’un dessert, on finit au KFC pour prendre un sundae. Aujourd’hui c’est le jour de la lune, fête passée en familles, durant laquelle on mange des moon cakes, on fait péter des pétards, c’est une fête qui célèbre l’automne, le début ou la fin des moissons en gros. Feux d’artifices aperçus quand je prend ma douche, je me fais engueuler par une chinoise pour avoir fermé la porte et être un mec dans une douche pour femmes (bon c’est ce que j’ai compris dans le flot d’insultes et puis je savais pas que c’était pour les femmes, ils peuvent pas écrire men ou women sur la porte come tout le monde !)

Samedi :

Réveil 9h.

On va au temple Pule, temple de la joie universelle. Il est plus isolé que les autres, dans les montagnes, il n’y a personne c’est trop bien ! On n’a pas le temps de voir autre chose, alors on se promène dans les rues de Chengde, puis on va au resto, à nouveau très grosse galère, on craque et on commande tout complètement au hasard en montrant sur la carte des mystérieux sinogrammes. Vive le hasard, j’ai trop bien mangé, surtout les petites pommes de terre caramélisées.

Trajet du retour en train. C’est le bordel, ceux qui sont en face de nous, surtout un, gueulent comme des malades, ça crie c’est de la folie, alors on commence à crier comme des fous nous aussi en se disant qu’ils vont ptet se calmer, mais non ! Je n’ai jamais crié aussi fort dans un train. Puis une des filles en face de nous commence à nous parler, elle est adorable, elle nous donne des conseils pour la suite de notre voyage, des adresses à Xian, elle vient de finir ses études et commence à bosser, elle nous parle de la fête de la lune, nous offre deux moon cakes. L’un est au fruit, l’autre aux noisettes. On a échappé au jaune d’œuf et ceux à la viande.

Arrivée à la gare de Pékin, il y a un monde fou, c’est la fin de la semaine dorée, alors tout le monde rentre bosser. Des gens dorment sur le parvis de la gare sur des feuilles de papier journal.

Taxi. Retour à l’hotel. Il y a nouveau plus de monde sur le campus. La cantine est fermée. Le choc en apprenant ce qui est arrivé à Guy.

Film Me you and everyone we know.